lundi 12 décembre 2011

Descente d'avion

Chers amis, quelle aventure!
Après une escale à New-York, puis une autre escale à Boston, j'ai enfin pu repartir de Bruxelles-International, et me voici sur le tarmac de Sao-Paulo sous la pluie. J'ai une drôle de sensation dans le ventre. Est-ce le trac? Est-ce l'appréhension d'un monde que je ne connais pas? Serai-ce l'accumulation des 12 plateaux repas au cours de 65 heures de vol, et surtout la déception de découvrir à chaque fois, archéologie répétitive, un vieux morceau de saumon caché sous la feuille de salade?
Toujours est-il qu'a l'instant où je pose mon pied sur le tarmac de l'aéroport brésilien, en bas de l'escalier roulant, je tombe face à un lama.
Je le sais comme vous, les lamas vivent dans les Andes, pas sur les aéroports. Peut-être avais-je accompagné dans mon périple un cirque ambulant, venu d'Europe pour faire rire les enfants pauvres des favelas, mais je n'avais croisé dans l'avion ni clowns, ni nains, ni femmes à barbe. Et puis, ce lama était étrange. Il me regardait, avec ses yeux bleus perçants. Il semblait s'adresser à moi. Je dus me rendre à l'évidence : j'étais le seul à le voir.
Je n'aurais pas du manger à chaque fois cette maudite salade d'accompagnement. Discrètement, je remonte mon col, et sous la petite pluie fine, je me fonds dans la file des voyageurs qui se rendent au terminal Carioca.
Mais le lama me suit, je le sens. Il est probablement le fruit de mon imagination. J'essaie de me contrôler. J'ai du calquer sur mon voyage une sorte d'idéal rêvé d'Amérique du Sud. Pourtant je le sais : les lamas vivent au Pérou, ils sont élevés par des gens avec des chapeaux melons. Il n'y a pas de lamas au Brésil.
Me voici dans le terminal Carioca. Autour de moi, une ambiance de fête. Des femmes presque nues, à la peau dorée, parées de plumes dansent sur des chars. Mais mon cœur n'est pas de cette fête.
Le lama. Je le sens. Il me suit.

Matt

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