jeudi 29 décembre 2011

L'eau mêle nos mystères et nos belles différences


Mes chers amis, 

C'est mon dernier jour au Brésil et je réalise in extremis que je n'ai pas encore mis les pieds à la plage! Le temps a passé tellement vite. Je décide d'acheter une serviette aux couleurs locales, laissant au fond de ma valise ma serviette "Tour Eiffel" dont le motif aurait pu passer pour une provocation néo colonialiste, une outrecuidance occidentale empreinte de suffisance et d'arrogance.

Ma nouvelle acquisition sous le bras, un imprimé sur serviette éponge figurant Jésus, je m'élance dans les rues de Sao Paulo.

Vertige... Fourmilière verticale... Forêt de béton et d'acier inoxydable... Je marche ainsi quelque temps, quand au détour d'une rue...

... Enfin la plage !

                           Majesté de l'Atlantique. 

Ca y est, je suis sur ma serviette. Qu'il est bon de ne rien faire! Le soleil me brûle... Je me tourne... Je passe un peu de monoï... Je me retourne... Je ne fais rien. Je regarde autour de moi. Rien. Le sable me colle à la peau, ça me gratte. Je regarde autour de moi. J'essaie de lire un peu mais des gosses jouent au foot à côté. Ils envoient régulièrement leur ballon sur ma serviette. Mais ils me sourient toujours de leurs dents blanches comme de petites perles quand ils viennent le chercher en marchant sur le livre que j'ai laissé près de moi. Ils sont très gentils. Je me lève pour acheter une boisson rafraîchissante à la paillotte de la plage. Plus de Schweppes... Je me propose alors d'aller piquer une tête dans l'océan. Mais je recule, je tremble. IL est dans l'eau et IL me regarde.

Je retourne à ma serviette. Les gosses rient de plus en plus fort. Je me sens mal. Transpiration. Je le vois maintenant debout sur son long board. Il me dévisage. Tous ces gens qui jouent au foot en string et qui s’envoient des frisbees me deviennent totalement étrangers. Je ressens un gouffre, un vide s'ouvrir sous mes pieds. Je ne veux plus le voir, je me lève d’un bond et je cours, je demande au taxi de brûler les feux rouges. Lui échapper.
Je pars demain, je ne le verrai plus.

1 commentaire:

  1. Un lama entre deux caipirinha plagistes, cela ne peut pas être trop méchant... Mais qui sait - je n'ai jamais testé la bête moi-même...
    Alors courage.

    Mais surtout, profite bien, Matthieu !

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